Il y a des plans d’eau intérieurs ; il y a des baies abrités ; il y a aussi des endroits où le départ et l’arrivée de plage peuvent s’avérer délicats dans certaines conditions.

Devant ces rouleaux, devant ce shore break pour parler en langage d’initiés, il y a deux types d’attitudes possibles :

  • faire le kéké et se cacher derrière une fausse insouciance; pas sûr que le Dart soit fait pour ça.
  • avoir une vraie humilité de marin et rendre à la mer le respect qu’on lui doit

Si vous adhérez à l’attitude 1, passez directement à l’article suivant, sans oublier de vérifier la validité de votre contrat d’assurance tous risques.

Si, comme moi, vous n’avez rien d’un kéké, vous lirez ce qui suit.

Les règles de base :

Avant de décider de mettre à l’eau ou non, il faut OBSERVER :

  • la force du vent et sa direction
  • la force des vagues et leur rythme
  • le sens du courant
  • comment font les autres

Si personne d’autre n’ose sortir, c’est qu’il y a probablement une bonne raison. Renseignez vous et demandez aux locaux.

Si les autres y vont mais que vous ou votre équipier(e) ne le sente pas du tout, n’insistez pas. Vous ne passerez correctement que si vous avez bien convenu ensemble de ce que vous allez faire. Si il y a panique à bord dès le premier bouillon, vous n’arriverez probablement pas indemne jusqu’à la sortie. « Zen » donc. Mettez vous en confiance.

Et dans une heure ou deux, quand vous allez rentrer, ça sera comment ? Mérite peut-être de poser la question avant ! Quand la marée aura baissé, les vagues seront plus fortes ? il restera du sable ou des cailloux ???

 

 

Petite parenthèse vagues
Prenez le temps de les étudier, les vagues ne sont pas toujours pareilles. Il y a généralement des cycles. Le temps entre deux vagues est régulier (mesurez le) ; mais vous verrez de temps en temps revenir des séries de trois ou quatre vagues plus fortes ; là encore essayez de bien comprendre ce cycle. Vous en tiendrez compte pour votre départ.La forme du fond n’est peut-être pas uniforme, ce qui créera des zones à plus ou moins fort déferlement. Repérez les.Bien. Vous avez vu, demandé, consulté. C’est décidé : on y va !
Départ vent de travers
Le plus facile pour commencer. Amenez votre bateau jusqu’au bord de l’eau ; posez le sur le sable ; remontez la mise à l’eau et terminez de préparer le bateau (foc du bon côté préréglé ; chariot ouvert, palan accroché, stick du bon côté).Dès que vous allez tourner le bateau dans le vent, il n’y aura pas beaucoup à pousser pour qu’il parte à l’eau. L’équipier tient l’étrave du côté au vent. Le barreur saute sur le bateau, borde un peu de GV,  met les safrans en position intermédiaire. A partir de ce moment, vous n’avez plus droit à la marche arrière. Il faut donc en synchro que l’équipier monte à bord (en attrapant la poignée de trapèze par exemple) et que le barreur fasse avancer le bateau (en ramenant le chariot à mi course).Il n’y a plus qu’ à aller tout droit. Evitez de border à fond, ça évitera des efforts inutiles sur la barre. Regardez devant et restez bien face à la vague ; le vent et vos voiles feront le reste.Une fois les vagues passées, baissez vos safrans, faites le ménage  … et c’est parti.
Retour vent de travers
Plus les vagues sont fortes, plus vous devez rentrer vite.Avant d’arriver près de la zone déferlante, choquez le cunni de GV. Calmez votre bateau, le temps de relever le safran sous le vent complètement. Reprenez votre cap vers la plage, vent de travers, chariot un peu ouvert, écoute de GV décoincée du taquet.La main arrière tiendra en même temps le stick et le tube de liaison, tout près de l’axe de barre.Lancez votre bateau dans les vagues. Déverrouillez le blocage de safran en soulevant légèrement la barre, mais sans laisser la lame remonter trop vite (si la lame remonte, votre bateau aura envie de lofer).L’équipier est assis à côté de vous, bien en arrière.En arrivant tout au bord, selon la force de la dernière vague, vous aurez le choix de tout choquer et aller tout droit sur le sable  (si c’est bien du sable et si ce n’est pas trop rapide) ou bien de mettre votre bateau face au vent à la dernière seconde. Dans ce cas, l’équipier saute au moment ou vous lofez (pas avant, plouf) et attrape l’étrave AU VENT.Le barreur peut alors relever complètement le deuxième safran, décrocher le palan de GV, sauter à l’eau AU VENT et ramener l’arrière du bateau sur le sable tout proche. Ouf !
Départ vent dans le nez

Repérez parfaitement la direction du vent et choisissez votre amure pour le départ. Si il y a du courant, partez contre le courant ; vous serez mieux repoussé vers le large.

Préparez votre bateau : foc préréglé du bon côté (mais pas forcément bordé à bloc), palan accroché, chariot à mi course, écoute de GV pré-bordée, safrans traînant dans le sable.

Poussez le bateau à l’eau, équipier et barreur au vent toujours. L’équipier embarque en premier et se positionne  DEVANT le hauban.

Le barreur écarte le bateau du vent, pousse et saute à bord. Il faut alors impérativement garder au bateau de la VITESSE. Ca permet de lofer un peu juste avant la vague, et de relancer tout de suite sur la crête de la vague. Ne bordez pas trop la GV, vous ne pourrez pas abattre.

Concentrez vous sur votre trajectoire en zigzag. Entre deux vagues, vous pourrez baisser le safran au vent (sans affecter votre trajectoire, inutile de vous retourner). Le safran sous le vent sera baissé plus tard.

Il est primordial que l’équipier reste devant le hauban pour éviter le cabrage sur les vagues.

Retour vent arrière
Vérifiez que l’endroit où vous voulez atterrir est parfaitement clair. Si vous envisagez de ne pas beacher à fond et d’enrouler juste avant l’arrivée, prévoyez votre amure avant : un empannage dans les vagues peut mal se finir. Choisissez alors de vous arrêter contre le courant.Même préparation : cunni choqué, gouvernail sous le vent relevé à fond, tous deux assis très en arrière. Eventuellement l’équipier pourra se mettre à genoux, au milieu du trampoline et empêcher la voile d’empanner.Attention à rester parfaitement dans l’axe de la vague. Garder le safran au vent baissé et déverrouillé le plus longtemps possible est un atout de votre réactivité dans le rouleau.
Retour sous foc seul
Si, la place au bord est vraiment très limitée, faites demi-tour et attendez qu’elle se libère. Si il n’y a vraiment pas de place, il faut alors baisser la GV en mer et rentrer sous foc seul. Vous rentrerez « dans la mousse » ; mais il suffit de bien se reculer sur le bateau, assis face à face tout à l’arrière, prêt à arrêter le bateau dans l’axe en arrivant.Pour baisser la GV : arrêtez votre bateau, bâbord amure, foc bordé, GV et chariot complètement choqués. Décrochez le cunni et la retenue de rotation. Le plus faible tient la barre poussée à fond, tout en restant assis le plus en avant possible, au vent. Le plus costaud tire la drisse  en se calant un pied sur la poutre avant. L’autre pied servira à pousser  le levier de rotation à bâbord pour déhooker.Roulez la voile à deux au fur et à mesure qu’elle descend ; puis calez la sous une sangle de rappel. Ne décrochez pas la drisse ; c’est elle qui reliera la GV au bateau en cas de pépin.
Ce qu’il ne faut surtout pas faire :

  • y aller si vous n’êtes pas tous les deux d’accord
  • regarder derrière vous en partant
  • s’asseoir trop en arrière face aux vagues
  • rentrer en marche arrière
  • laisser le stick traîner derrière entre les gouvernails
  • partir (ou rentrer) bord à bord avec un autre bateau

Conclusion :

Si vous n’avez jamais fait, ne commencez pas par les vagues d’Hopkipa. Mais globalement vous verrez que ce n’est pas du tout dramatique, à condition de respecter les règles de base.

Surtout, n’hésitez pas à demander conseil aux locaux, je veux dire les propriétaires de cata plutôt que de jetski !

Surfer les vagues au retour est bien rigolo . L’essentiel reste toujours de se faire plaisir et non de se faire mal.

Bonnes vagues !

1 : Une main pour soi, une main pour le bateau

2 : Bon départ

3 : Trop cabré ?

4 : Regarde devant !

5 : Help !

6 : Bien en arrière

7 : Prévenez l’empannage

8 : Va être temps de redresser

9 : Trop tard !

10 : Mais y sont où ? Mais y sont où ?